6.5.08

7e dimanche de Pâques

Ac 1,12-14 ; 1P 4, 13-16 ;
L’évangile d’aujourd’hui pose le problème du sens de Dieu dans notre vie qui consiste dans l’accueil ou le refus de Jésus. Jean écrit au moment où cette menace du monde se fait réalité. Il suffit de lire l’Apocalypse pour comprendre l’explication qu’il en donne et les encouragements qu’il procure aux élus, appelés à témoigner à travers le martyre : signe de la gloire du disciple, appelé à être glorifié comme le Maître. Le signe de la présence de Dieu se manifeste à travers l’unité des croyants. Ce que les exégètes ont appelé la prière sacerdotale de Jésus évoque trois points suivants : l’élection, la consécration et la gloire.
1. L’élection
La gloire appartient aux élus. Le baptême signifie que j’ai été élu. Le fait que nous ayons été baptisés, est le signe de l’élection par Dieu. Dans ces années de tumultes, un temps comme celui du 21ème siècle, au milieu d'un monde où il y a des multitudes de non-baptisés, moi, j'ai eu la vocation d'avoir une vie de baptisé. C'est une élection. Il nous a choisi pour une mission à accomplir ainsi pour les autres au milieu de ce monde. "Je ne demande pas de les enlever"… Il nous a arrachés à cette cohésion du mal, mais il nous demande de vivre au milieu de ces hommes et de cette société perverse. Pas tirés hors du monde, mais à l'intérieur de ce monde de haine, pour témoigner de l'amour face à cette haine. Et pour être les témoins de Dieu.
2. La consécration
Vous êtes consacrés de part votre baptême. Les gens vous éjectent de la société, parce que vous ne leur plaisez pas ! Parce que vous êtes chrétiens ! Tout ceci exerce un chantage. Et ça représente une tentation. C'est pour ça, que c'est capital pour nous de savoir que le Christ se consacre lui-même et prie le Père pour que le Père nous garde ainsi du mauvais. Sinon, cette tentation du monde et ces chantages du monde, ça peut parfaitement être plus fort que la volonté humaine, faire céder, nous sommes faibles. Les séductions du monde sont systématiques, constantes. A nous est révélé à quel point le Père lui-même ainsi veille sur nous, et le Fils prie et se consacre, s'offre, pour nous sauver ainsi de cette puissance du mal qui pénètre partout.
3. La gloire
Les textes des Saintes Ecritures mettent en contraste la souffrance et la gloire. C’est ce qu’on appelle les antinomies de la vie spirituelle. Comment la gloire peut-elle se manifester à travers la souffrance ? Nous connaissons nos gloires terrestres qui sont la manifestation de la valeur profonde d’un être. La gloire pour un athlète ce sont les médailles qu’il remporte. C’est le renom : De Jésus on dit qu’il manifesta sa gloire à Cana. Mais le soir de la cène, il dit à Judas : ce que tu veux faire fais-le vite. Et quand ce dernier sort, il dit maintenant le Fils de l’homme est glorifié. Et nous nous savons que c’est sa souffrance qui commençait. De la croix, il dit, il sera élevé de terre. Comment le gibet peut-il devenir un lieu de glorification ? Et pourtant, c’est de là que vient la glorification du Christ.
Enfin, la prière sacerdotale consiste surtout dans la grâce que Dieu le Père est appelé à accorder aux disciples. La grâce de l’unité sur le plan intérieur. L’unité n’est pas l’uniformité. L’uniformité est une question de l’apparence, mais l’unité est une question du cœur. C’est le fait qu’ 1+1+1 fassent 1 dans la trinité ; qu’1+1 donnent 1 dans le mariage ; Qu’1 compté 12 fois ou 72 fassent 1. Les facteurs qui concourent à la construction de l’unité sont tous impossibles s’il faut simplement se baser sur nos propres efforts : le pardon, la tolérance, la mise en commun de ce qu’on a, ce qu’on est et ce qu’on fait, l’amour…
Chaque expression de Jésus est lourde de portée : Ton Nom : J’ai rendu manifeste ton nom ; Je le gardais en ton nom ; garde-les en ton Nom : afin qu’ils soient un comme nous. Ta Parole : je leur ai donné ta Parole. A cause de ta parole, le monde les a pris en haine. Délivre-les du Mauvais. Ne les retire pas du monde. Aussi ceux qui croiront en moi grâce à leur parole. Notre intercession en ce jour doit être pour l’unité et la persévérance des chrétiens. La lettre de Pierre nous rappelé les conditions difficiles de tout témoignage chrétien, mais elle souligne aussi l'Esprit qui repose alors sur nous. Que cet Esprit nous épargne de céder au détournement de la foi, tant plébiscité par le monde aujourd’hui. Savoir dire du bien des autres. Dans la prière de Jésus les disciples apparaissent tous parfaits, et pourtant nous savons leurs déboires, leurs doutes et leurs hésitations. Par la bouche de Jésus la gloire est partagé entre tous : le père glorifie le Fils, le fils glorifie le Père, les disciples reçoivent en partage la gloire du Fils… sachons dire et reconnaître le bien qu’il y a dans les autres pour la gloire du Père et le salut du monde.